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Divertissement
Frank Sinatra demeure l’une des voix emblématiques du XXe siècle, dont le style de crooner représente une époque des années 1940 et 1950 où les plus grandes stars américaines étaient reconnues pour leurs voix soyeuses, leur présence magnétique sur scène et leur charme naturel. En tant qu’artiste incontournable de l’ère du big band, la musique de Sinatra a dominé les classements de Billboard pendant des années, avec des succès tels que « My Way », « New York, New York » et « Love and Marriage » qui sont aujourd’hui considérés comme des classiques intemporels. Il est également devenu un acteur hollywoodien célèbre, jouant dans des films à succès comme « Tant qu’il y aura des hommes » et « Un jour à New York ».
Sur scène et à l’écran, Sinatra incarnait l’aisance et l’effort. Cependant, la vérité est que sa jeunesse fut tout sauf facile. En effet, Sinatra a eu beaucoup de mal à survivre à sa naissance. Né anormalement grand, l’enfant a été blessé alors que le médecin tentait de le libérer avec des forceps (une blessure à son tympan l’a apparemment empêché de participer à la Seconde Guerre mondiale, période pendant laquelle il était une star montante). À sa naissance, Frank Sinatra a été considéré comme mort-né par le médecin qui l’a accouché. Mais la grand-mère de Sinatra, Rosa, qui était sage-femme tout comme la mère de Sinatra, a sauvé le nourrisson qui ne respirait pas en le passant sous un robinet d’eau froide, après quoi il s’est réveillé et a commencé à pleurer.
Pour ses fans, la naissance mouvementée de Sinatra a montré qu’il était naturellement un combattant destiné à briller. La nature tragique de la naissance de Sinatra dans le monde a eu des répercussions sur sa vie et a sans doute façonné sa personnalité de manière que sa famille n’aurait jamais pu prévoir.
Une enfance difficile
Le futur légendaire Frank Sinatra est né Francis Albert Sinatra le 12 décembre 1915 à Hoboken, dans le New Jersey. Sa vie a débuté dans un appartement modeste de Monroe Street, sans eau chaude. Son père, Martin, était un migrant originaire de Sicile, tandis que sa mère, Dolly, venait de Gênes. Dans sa jeunesse, Martin travaillait comme cordonnier pour subvenir aux besoins de ses parents, mais a ensuite exercé des métiers de manœuvre, de barman et de pompier, tout en arrondissant ses fins de mois en tant que talentueux boxeur, tandis que Dolly était sage-femme et impliquée en politique locale.
À la naissance de Sinatra, l’argent était rare. Selon le livre « Frank Sinatra: An Extraordinary Life » de Spencer Leigh, après la naissance de Frank, sa mère Dolly aurait dit à son père : « C’est mon cadeau de Noël pour toi. Nous ne pouvons pas nous permettre autre chose. » Les difficultés de la naissance de Sinatra, qui auraient pu être fatales pour Dolly sans l’intervention du médecin, ont fait que sa mère ne pouvait plus avoir d’autres enfants, contribuant à la solitude de Sinatra durant son enfance. Les parents de Sinatra étaient souvent absents pour travailler et, lorsqu’il n’était pas sous la garde de sa grand-mère Rosa, le jeune enfant passait la plupart de son temps seul à explorer le quartier local et à essayer de se lier d’amitié. Dans sa jeunesse, Sinatra portait encore des cicatrices faciales et des marques sur le cou de sa naissance difficile. Cela lui valut le surnom de « Scarface » par les enfants du quartier, subissant souvent des brimades et de la violence. Il était également victime de violences de la part de sa mère. Sans surprise, Sinatra développa un tempérament fougueux dès son plus jeune âge et devint tristement célèbre pour ses accès de colère à l’école.
Un don divin
La survie improbable de Frank Sinatra était vue comme un miracle par sa famille et la communauté italo-américaine de Hoboken à laquelle ils appartenaient. En effet, la famille avait de solides croyances catholiques, en particulier Dolly. Selon le biographe Earl Wilson, dans « Sinatra : Une Biographie Non Autorisée, » Sinatra aurait appris enfant qu’il avait été sauvé par Dieu lors de sa naissance difficile et qu’il était destiné à de grandes choses. Wilson cite un « célèbre analyste » décrivant les premières années de Sinatra de la manière suivante : « Chaque jour, en se regardant dans le miroir et en voyant les cicatrices, il est motivé à chanter, à être entendu et à prouver que Dieu a eu raison de le sauver. » Outre la résilience qu’il a développée au cours de sa jeunesse, c’est peut-être cet aspect de la personnalité complexe de Sinatra qui l’a poussé à atteindre le sommet.
Les traits séduisants de Sinatra se sont développés à la fin de son adolescence, et ceux qui le connaissent aujourd’hui en tant que vétéran du show-business ignorent peut-être qu’au début des années 1940, il était peut-être le séducteur numéro un du pays, avec des millions d’adolescentes fans, surnommées les « bobby soxers, » obsédées par le chanteur aux yeux bleus frappants. Néanmoins, Sinatra restait quelque peu complexé par ses cicatrices, préférant être photographié de la droite pour les rendre moins visibles à l’objectif de la caméra.