L’Arbre Funéraire, une Tradition Ancienne Méconnue

par Zoé
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L'Arbre Funéraire, une Tradition Ancienne Méconnue

L’Arbre Funéraire : Une Tradition Ancienne et Méconnue

De nos jours, la plupart des personnes décédées sont inhumées ou incinérées, mais il existe d’autres pratiques funéraires qui ont été très répandues à travers diverses cultures. Certaines sociétés ont des coutumes funéraires uniques, allant de l’accrochage des défunts sur des falaises à la momification, voire à la cannibalisme dans certains cas. Cependant, une pratique moins connue mais tout aussi fascinante est l’arbre funéraire, une tradition ancienne observée dans diverses régions du monde. De Bali à l’Inde, en passant par les tribus Sioux des Grandes Plaines d’Amérique, l’arbre funéraire a laissé son empreinte dans l’histoire et la culture de ces peuples.

Origines et Pratique de l’Arbre Funéraire

L’arbre funéraire, similaire à la pratique du ciel ou de l’air (sky burial) que l’on retrouve au Tibet, est une coutume funéraire pratiquée dans différentes régions du monde. En particulier, les peuples de Bali, les Naga en Inde, certaines nations aborigènes d’Australie, et jadis, les tribus Sioux des Grandes Plaines d’Amérique, notamment, ont eu recours à cette tradition. Contrairement à la pratique consistant à offrir les défunts aux animaux sauvages, comme c’est le cas dans le ciel burial, l’arbre funéraire exige que le corps reste intact pendant une période pouvant aller jusqu’à un an. Pendant cette période, la famille du défunt peut lui apporter de la nourriture ou d’autres offrandes, entretenant ainsi un lien symbolique avec l’esprit du disparu.

Lors de la pratique de l’arbre funéraire, le cadavre était placé dans un arbre ou sur une plateforme fabriquée pour ressembler à un arbre. Cette méthode permettait aux proches du défunt de conserver une proximité avec le corps tout en permettant à l’âme de l’être cher de poursuivre son voyage vers l’au-delà. La signification et la symbolique entourant l’arbre funéraire variaient d’une culture à l’autre, mais la préservation de l’intégrité du corps et les rituels associés à cette tradition étaient des éléments centraux.

L’Arbre Funéraire chez les Sioux et Autres Tribus des Grandes Plaines

Un document de 1927 du Bureau de l’ethnologie américaine du Smithsonian Institute décrit les différentes variations de l’arbre funéraire pratiquées sur les Grandes Plaines et dans les régions avoisinantes. Par exemple, chez les Cheyennes, les défunts étaient enveloppés dans une peau de daim avec plusieurs de leurs effets personnels tels que leur pipe à tabac ou leur hache, puis suspendus sur une plateforme élevée. Il n’était pas rare que le meilleur cheval du défunt soit abattu directement sous le corps. Les Cheyennes, superstitieux quant aux fantômes, évitaient souvent la tombe du défunt, démontrant ainsi leur respect pour le monde spirituel.

De même, les Chippewas pratiquaient l’arbre funéraire d’une manière distincte. Les guerriers enterrés de cette manière étaient soigneusement habillés et coiffés, une plume étant attachée à leurs cheveux pour chaque scalp qu’ils avaient pris au cours de leurs batailles. Après une veillée de deux jours, le corps était placé dans une caisse puis hissé sur une plateforme en bois, où la famille endeuillée pouvait rendre visite et apporter de la nourriture pendant un an. Cette pratique était empreinte de respect et de tradition, avec des gestes symboliques visant à honorer les défunts.

Évolution et Déclin de l’Arbre Funéraire

Au fil du temps, l’arbre funéraire sur les Grandes Plaines a commencé à perdre de sa popularité, notamment à la fin du XIXe siècle. Avec l’adoption du christianisme par les Amérindiens des Grandes Plaines, ces peuples ont peu à peu abandonné l’ancienne tradition de l’arbre funéraire au profit des enterrements plus conformes aux pratiques occidentales. Ce changement marque une transition culturelle majeure, où les croyances et les coutumes ancestrales ont cédé la place aux influences religieuses et culturelles extérieures.

L’arbre funéraire, bien que moins répandu de nos jours, demeure une pratique fascinante qui témoigne de la richesse des traditions funéraires à travers le monde et de la diversité des cultures humaines. Chaque coutume, qu’elle soit liée à l’arbre funéraire ou à d’autres formes d’enterrements rituels, offre un aperçu précieux de la manière dont les sociétés humaines ont honoré leurs morts et envisagé le passage vers l’au-delà. Ces pratiques ancestrales sont autant de témoignages de la complexité et de la profondeur des relations entre les vivants et les morts.

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