Histoire
Le président haïtien Jovenel Moïse a été assassiné dans sa résidence aux premières heures du matin. Selon AP News, les coups de feu qui ont retenti ont touché le chef de l’État et son épouse, seule Martine Marie Etienne Joseph ayant survécu à l’attaque. Des témoins, dont un expert en politique socio-économique, ont décrit la scène comme une rafale de mitrailleuse, une arme jusqu’alors inconnue sur le territoire haïtien.
Élu en 2015 et investi en février 2017, Jovenel Moïse faisait face à une controverse sur la durée de son mandat, légalement terminé le 7 février 2021, bien que ses partisans soutiennent qu’il devrait se poursuivre jusqu’en 2022. À l’époque d’une tentative de coup d’État impliquant 23 personnes, le président avait affirmé n’avoir aucune intention de quitter ses fonctions, soulignant que « la démocratie fonctionne lorsque chacun respecte les règles du jeu ».
L’instabilité politique s’inscrivait dans un contexte de forte violence des gangs, lesquels contrôlent d’importantes zones du pays en dépit des efforts des autorités. Des manifestations se sont ensuivies, souvent réprimées violemment avec usage de gaz lacrymogène, touchant aussi bien les citoyens que les journalistes.
Le mercredi 7 juillet, la tragédie a pris une nouvelle dimension lorsque le président et son épouse sont devenus les victimes directes de la violence qui déferlait dans les rues haïtiennes. Dans ce climat de tension, Claude Joseph, Premier ministre depuis avril 2021, a été désigné président par intérim, avec l’espoir d’organiser de prochaines élections. Qualifiant l’acte d’« inhumain et barbare », il a tenté de rassurer la population en affirmant que la sécurité était assurée par la Police et les Forces armées haïtiennes.