En décembre 1916, l’Ouest sauvage fut le théâtre d’un événement marquant dans l’histoire de la justice américaine. Lors d’une attaque contre une diligence servant de véhicule postal dans le Nevada, le facteur Fred M. Searcy fut victime d’un braquage qui coûta la vie à cet homme de 33 ans. Ce fait divers, ayant coûté à ses auteurs 4 000 dollars (soit environ 9 000 dollars actuels) et un sac de pièces d’argent, a laissé une trace indélébile en introduisant pour la première fois l’empreinte palmaire comme élément de preuve devant un tribunal.
L’incident, qui s’est déroulé lors d’une tempête alors que Searcy quittait Rogerson, Idaho, traversait une route de 66 miles jusqu’à la ville minière de Jarbidge, a rapidement attiré l’attention des autorités locales après que son véhicule ait été retrouvé abandonné près d’un ruisseau. Sur place, l’enquête révéla que le facteur n’était pas mort d’un triste sort lié aux intempéries, mais avait été abattu, sa tête ayant été perforée par la balle fatale.
Parmi les indices recueillis, plusieurs éléments organisés en points se démarquent :
- Des sacs de courrier de seconde classe retournés, avec des lettres éparpillées sur le sol.
- Des traces humaines et des empreintes de pattes canines indiquant une présence établie dans la zone.
- La découverte surprenante d’une lettre ornée d’une empreinte palmaire ensanglantée, qui deviendra un élément déterminant.
Rapidement, le portrait robot des auteurs fut dressé, et l’un des suspects, un individu connu sous le nom de Ben Kuhl, fut appréhendé. Des objets maculés de sang – un manteau, un bandana et une chemise – furent retrouvés dans la rivière, tandis qu’une arme de 0,44 calibre fut saisie dans sa résidence. Les interrogatoires et les témoignages divergents, notamment concernant la présence de Kuhl dans un saloon, ont progressivement alimenté l’enquête.
Lors du procès qui débuta en septembre 1917, les preuves semblaient erronées et uniquement circonstancielles. Pourtant, grâce à l’intervention d’un spécialiste qui réussit à faire correspondre l’empreinte palmaire trouvée sur le courrier avec la main de Kuhl, la balance de la justice s’est inclinée. Au moyen d’un projectoscope permettant de comparer les images des empreintes, le jury condamna Kuhl pour meurtre au premier degré après un procès de 18 jours, une décision historique dans l’usage des techniques médico-légales.
Pour résumer les faits marquants de cette affaire palpitante :
- L’attaque contre la diligence aura pour conséquence la première utilisation judiciaire d’une empreinte palmaire.
- Les indices réunis sur le terrain (correspondance dispersée, traces sur le sol et objets maculés de sang) ont permis de faire avancer l’enquête.
- Le procès a marqué un tournant dans l’histoire judiciaire, en intégrant des preuves médico-légales innovantes.
Ainsi s’inscrit ce drame de l’Ouest sauvage dans la mémoire collective, non seulement à cause du crime lui-même, mais aussi pour son impact durable sur les techniques d’investigation et leur évolution au fil du temps. Peut-être que quelque part dans le canyon de Jarbidge se cache encore le trésor perdu, symbole d’un passé révolu et d’un mystère non entièrement résolu.
L’affaire a retenu l’attention pour son mélange d’action, de mystère et d’innovation policière, captivant ainsi les amateurs d’histoire et de récits authentiques qui continuent d’explorer les méandres de l’Ouest sauvage.