Histoire
Au cours de la fin du XIXe siècle, alors que Jack l’Éventreur semait la terreur dans l’Est de Londres, un tueur en série faisait régner la peur à plus de 5 000 miles de là. Francisco Guerrero Pérez, surnommé le Ripper Mexicain, El Chalequero ou encore le Strangleur du Consulado, a marqué l’histoire en devenant le premier tueur en série enregistré au Mexique. Il aurait assassiné plus de 20 femmes à Mexico entre 1880 et 1908, ciblant principalement des prostituées. Des criminologues suggèrent que, comme son homologue anglais, son geste était motivé par le désir de punir des femmes dont la profession était considérée comme immorale.
La traque de Guerrero Pérez débute véritablement le 18 octobre 1887, lorsque le corps d’une femme de 40 ans est retrouvé dans le fleuve Consulado. La victime, qui exerçait la prostitution, avait été brutalement agressée avant de voir sa gorge tranchée. Les autorités, alertées par les habitants, découvrirent que ce mode opératoire n’était pas isolé. Au cours des sept années précédentes, plusieurs femmes avaient été assassinées de façon semblable, certaines étouffées, d’autres cruellement lacérées. Deux mois plus tard, un second corps fut retrouvé à proximité, présentant pratiquement le même schéma macabre.
Les enquêteurs finirent par relier les faits à Guerrero Pérez grâce au signalement d’un voisin. Le suspect fut appréhendé en 1888. Il semblerait que de nombreuses prostituées connaissaient déjà la véritable identité du meurtrier mais craignaient de se dénoncer, redoutant les répercussions liées à leur condition. Un des surnoms attribués à Guerrero Pérez, « Chalequero », ferait référence à son goût prononcé pour le port des vestes, un détail vestimentaire devenu emblématique de sa personnalité.
Une fois arrêté, Guerrero Pérez fut jugé et condamné à mort. Toutefois, la clémence de l’ex-président Porfirio Díaz lui permit d’obtenir une peine réduite à 20 ans de prison. Par un étrange concours de circonstances, il fut libéré en 1904, ses dossiers ayant été malencontreusement classés dans une section en faveur de la réhabilitation. Libéré, il passa à l’acte une dernière fois en ôtant la vie d’une autre femme âgée de 40 ans, dont le corps fut retrouvé quatre ans plus tard dans le fleuve Consulado. Arrêté de nouveau, il fut condamné à mort une seconde fois, mais c’est à l’âge de 70 ans, victime d’un thromboembolie cérébrale, qu’il expira derrière les barreaux.
Sources complémentaires :