L’Incroyable Histoire du Médecin Escroc de Napoléon

par Zoé
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L'Incroyable Histoire du Médecin Escroc de Napoléon

L’Incroyable Histoire du Médecin Escroc de Napoléon

Au moment où Napoléon agonisait d’un cancer en exil sur l’île de Sainte-Hélène, aucun médecin ne pouvait le voir. L’empereur les avait tous renvoyés, nourrissant une méfiance générale envers la profession médicale. Cependant, son oncle influent à Paris, Joseph Fesch, cardinal de l’Église catholique, a été en mesure de lui envoyer un nouveau médecin, choisissant un jeune homme pour ce rôle, un aventurier pas comme les autres : Francesco Carlo Antommarchi, connu sous le nom de François Antommarchi.

Comme Napoléon, Antommarchi, né en 1780 en Corse, était un Corse. Alors qu’il était encore jeune, il s’est rendu en Toscane pour étudier la chirurgie. À cette époque, la chirurgie était une affaire sanglante, les chirurgiens n’étaient pas considérés comme des médecins et devaient souvent exercer d’autres métiers comme celui de barbier. Cependant, l’avènement des universités de l’époque visait à combler le fossé entre la chirurgie et la médecine, notamment à travers le travail des professeurs d’anatomie comme Paolo Mascagni, un expert dans le domaine.

Un Étudiant Prometteur

Antommarchi, devenu l’assistant de Mascagni, s’est rapidement illustré dans l’ouverture de cadavres dans l’amphithéâtre anatomique, gagnant ainsi la confiance de son mentor. Il aurait même été impliqué dans un premier acte de fraude en publiant des gravures anatomiques piratées. Cette controverse lui a valu la haine de la famille Mascagni et des ennuis avec les autorités.

Cependant, malgré un curriculum vitae honorable mais probablement embellit, Antommarchi a été choisi par le cardinal Fesch, alors qu’il n’avait qu’une expérience limitée dans le domaine médical, pour devenir le médecin personnel de Napoléon. Mais sa relation avec l’empereur s’est rapidement détériorée. Napoléon le qualifiait entre autres d’ignorant, de balourd et de fourbe. Malgré quelques conseils sensés donnés par Antommarchi, comme inciter Napoléon à prendre l’air et à faire de l’exercice, ses prescriptions médicales étaient souvent contestées.

Scandale du Masque Mortuaire

Après la mort de Napoléon, Antommarchi a été impliqué dans un nouvel acte de tromperie. En assistant à la création du masque mortuaire de l’empereur décédé, il aurait mystérieusement «perdu» la partie centrale du visage du moulage. De retour en France, il a entrepris de commercialiser des copies de ce masque, prétendant qu’il s’agissait de l’original. Cette affaire a suscité une controverse quant à l’authenticité du masque et à l’intégrité d’Antommarchi.

Après cette période tumultueuse, Antommarchi trouva son chemin jusqu’à la Pologne où, d’une manière inexplicable, il s’est retrouvé nommé inspecteur général de tous les hôpitaux de Varsovie en 1831. Ses années en Pologne restent entourées de mystère, entre allégations de participation à des mouvements révolutionnaires ou une nomination controversée pour ses supposées compétences en matière de choléra.

Le Nouveau Monde et la Fin d’une Odyssée Scélérate

Après son passage tumultueux en Pologne, les traces d’Antommarchi se perdent jusqu’à ce qu’il atteigne l’île de Cuba en 1837. Devenu une véritable curiosité avec ses mémoires truffés de mensonges, il continuait à se prévaloir de ses prétendues reliques de Napoléon et même d’un masque mortuaire, qui furent plus tard exposés au Musée Napoléonien de La Havane. Sa vie a pris fin à Santiago, emporté par la fièvre jaune en 1838, laissant derrière lui une odyssée marquée par la fraude et l’opportunisme.

L’histoire d’Antommarchi, le médecin escroc de Napoléon, demeure un récit captivant et troublant, mêlant le charme trompeur d’un aventurier à l’ambiguïté d’un homme lié aux pages les plus sombres de l’histoire européenne du XIXe siècle.

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