Pourquoi le terme chevaux-vapeur perdure
Il peut sembler dépassé d’utiliser le terme chevaux-vapeur pour mesurer l’accélération des moteurs de nos voitures, en pleine époque d’innovations comme les voyages dans l’espace et le développement du Métavers. Toutefois, pour comprendre la pérennité de ce terme malgré les avancées technologiques, il est essentiel de plonger dans ses origines.
À la fin des années 1700, l’ingénieur écossais James Watt a popularisé le terme aux fins de comparer la puissance de son invention, la machine à vapeur, à quelque chose de familier au grand public. Pour cela, il s’est tourné vers les chevaux, encore largement employés dans l’agriculture et le transport de marchandises et de personnes. Watt a ainsi défini le chevaux-vapeur en calculant la puissance requise pour faire tourner une meule avec la force d’un cheval. Chaque unité de chevaux-vapeur représente 33 000 pieds-livres de travail par minute. Il est notable que le rendement maximal d’un être humain serait en réalité plus proche d’une unité de chevaux-vapeur que celui d’un cheval, qui serait autour de 15 chevaux-vapeur.
La raison pour laquelle ce terme a perduré au fil des siècles n’est pas entièrement clarifiée, mais cela pourrait être dû à son association avec des inventions majeures qui ont marqué l’évolution de la société. Le développement de la machine à vapeur est souvent considéré comme le catalyseur de la Révolution industrielle. Comme l’explique Eric Lacey, maître de conférences en langue anglaise, le terme chevaux-vapeur était porteur d’une sorte de redondance entre l’ancien et le nouveau, contribuant ainsi à sa pertinence dans l’esprit collectif de la société.
Il est probable que la découverte de Watt n’aurait pas eu un tel impact si elle n’avait pas été reliée à des réalités connues du public. Le choix de ce terme était donc fondamentalement une technique de marketing. Avec une grande partie de la population dépendant encore des chevaux de trait pour leur subsistance, Watt devait démontrer l’efficacité de son invention à l’aide de comparaisons qu’ils pouvaient saisir. Ses calculs, bien que pas entièrement précis, ont su convaincre son public, démontrant que ses modèles de machines à vapeur pouvaient produire cinq fois plus de puissance qu’un cheval de trait. Ainsi, Watt s’est révélé être non seulement un innovateur en ingénierie, mais également en linguistique et en affaires.
