Nombreux sont ceux qui rêvent, parfois de façon abstraite, d’abandonner leur travail pour se lancer dans une aventure folle. Theodore Roosevelt, l’une des figures les plus emblématiques de la politique américaine, n’a pas échappé à cette tentation romantique. En 1883, ce jeune homme en pleine ascension a troqué ses costumes contre des éperons pour partir dans les Badlands des États-Unis, un territoire sauvage, à la recherche de liberté, pour panser son chagrin et devenir cow-boy.
Bien que Roosevelt ait possédé ses ranchs dans le Dakota du Nord pendant moins de cinq ans dans les années 1880, le Theodore Roosevelt Center souligne que cette immersion dans les Badlands a profondément transformé ce politicien fragile et quelque peu snob, originaire de New York, en un défenseur ardent de la « vie énergique » qui deviendra le 26e président des États-Unis. Qui mieux qu’un véritable cow-boy peut comprendre l’âme américaine ? (À l’exception, bien sûr, des peuples amérindiens.) Voici comment Roosevelt s’est approprié cet esprit de l’Ouest sauvage.
Selon les archives du Theodore Roosevelt Center, l’aventure de Roosevelt commence le 8 septembre 1883 lorsqu’il se rend dans les Badlands du Dakota du Nord. Âgé alors de 24 ans, il part initialement à la chasse au bison, avant de faire l’acquisition impulsive de deux ranchs situés dans la vallée de la Little Missouri River : le Maltese Cross et l’Elkhorn.
Seulement cinq mois plus tard, un drame bouleversant frappe Roosevelt : le 14 février 1884, jour de la Saint-Valentin, il perd en l’espace de quelques heures sa mère et sa femme, respectivement victimes d’une fièvre typhoïde et d’une maladie rénale, comme le rappelle History.com.
Face au deuil, Roosevelt choisit de se consacrer à l’amélioration de ses compétences de chasseur, d’éleveur et de cow-boy, affrontant en même temps des difficultés physiques, notamment l’asthme. Dans les Badlands, il joue le rôle de justicier en arrêtant des voleurs, en affrontant des hors-la-loi, en empêchant des ruades de bétail et en rassemblant les troupeaux.
Même après avoir vendu ses ranchs vers 1887, Roosevelt revient régulièrement dans les Badlands « pour chasser et apaiser son âme », toujours selon le Theodore Roosevelt Center. Sa dernière visite remonte à l’automne 1918, quelques mois avant sa mort. Aujourd’hui, le Dakota du Nord compte 15 sites commémorant ce politicien devenu cow-boy, qui considérait cette région comme le lieu « où la romance de [sa] vie a commencé ».