La Bible sous-entend-elle l’existence d’autres dieux?

par Zoé
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La Bible sous-entend-elle l'existence d'autres dieux?

Exploration des Références aux Autres Dieux dans la Bible

La Bible, tant dans l’Ancien que le Nouveau Testament, regorge d’histoires étranges et fascinantes. Des récits tels que Jonas avalé par une baleine, l’ânesse parlante dans les Nombres, le bâton de Moïse se transformant en serpent dans l’Exode, et même la mention des Nephilim, hybrides humains-anges. Ces éléments relient parfois la Bible à des textes non canoniques comme le Pseudepigrapha, qui narre des histoires telles que celle de la bague magique de contrôle des démons du roi Salomon. En outre, les différentes versions de la Bible hébraïque et chrétienne sont multiples, avec, par exemple, la version éthiopienne contenant le Livre d’Hénoch, ou encore des livres comme les Maccabées dans la Bible catholique, des textes marginaux comme l’Évangile de Judas, et enfin l’ensemble des Rouleaux de la mer Morte. Cette diversité souligne qu’il n’existe pas une seule « Bible typique », mais plutôt des versions variées d’un produit textuel hautement élaboré résultant de consolidations et d’omissions au cours de siècles d’histoire.

Cette discussion ne vise pas à évaluer la véracité de ces textes, mais plutôt à plonger le lecteur dans une époque bien avant l’établissement supposé des doctrines bibliques. Les anciens Juifs faisaient partie d’une tribu sémitique parmi de nombreux peuples mésopotamiens tels que les Babyloniens, les Sumériens, les Hittites, les Assyriens, qui, tout comme le Judaïsme, adoraient des divinités. Contrairement à l’idée reçue, comme le décrit Live Science, le Judaïsme n’était pas tout à fait « monothéiste », mais plutôt une forme de vie ayant élevé le dieu Yahweh comme divinité principale, tout en reconnaissant l’existence d’autres dieux, comme le relate la Bible elle-même.

Les Autres Dieux dans la Bible: Un Contexte Religieux

Le premier des fameux Dix Commandements cités dans le Livre de l’Exode de l’Ancien Testament proclame: « Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face ». Ce commandement interdit donc explicitement de placer d’autres dieux, que ce soient des objets non humains ou des concepts abstraits, avant Yahweh. Le Deuxième Commandement précise davantage en prohibant la représentation physique de ces « autres dieux », en stipulant que l’on ne doit pas fabriquer d’images ressemblant à des objets célestes, terrestres ou aquatiques. Fondamentalement, cette directive vise à proscrire les statues divines, autrement dit les idoles, à l’instar de la création des statues des dieux comme Osiris par les anciens Égyptiens. Ainsi, ces « autres dieux » mentionnés dans le Premier Commandement existaient bel et bien, les fidèles étant simplement tenus de ne pas les placer au-dessus de Yahweh ou de créer des statues les représentant.

Il est essentiel de souligner que ces exemples s’inscrivent dans une vision prémoderne d’un univers polythéiste, où le monde était peuplé d’innombrables esprits, entités, dieux mineurs, dieux supérieurs, et diverses divinités, chacun étant associé à des villes, des groupes tribaux, des montagnes, des rivières, des territoires, etc. Toutes ces cultures mésopotamiennes associées ont interagi et se sont influencées mutuellement, donnant naissance par la suite au Judaïsme et au Christianisme.

Références Religieuses aux Autres Dieux dans la Bible

Des textes bibliques tels que le Livre du Deutéronome évoquent également la non-vénération du « soleil, de la lune, des étoiles, et de tout le ciel… que Yahweh, ton Dieu, a donnés en partage à tous les peuples sous le ciel ». Ce rappel rejoint donc la règle « tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face » énoncée dans les Dix Commandements, s’inscrivant dans la continuité historique des divinités régissant les villes et groupes tribaux mésopotamiens. De plus, l’Exode mentionne « tous les dieux d’Égypte », puis les Nombres racontent comment « Yahweh exerçait des jugements contre leurs dieux ». La fonction de Yahweh en tant que protecteur et chef de guerre était idéale pour les anciens Juifs. Après s’être séparé de la ville mésopotamienne d’Ur vers 1 900 av. J.-C., le peuple juif est devenu nomade et éleveur. Ils avaient besoin d’une entité qui reste avec eux, les surveille, et guide leur vie, pour peu qu’ils priorisent cette entité, c’est-à-dire qu’ils respectent leur « Alliance » avec elle. C’est pourquoi de larges portions de l’Ancien Testament décrivent les rituels sacrificiels d’animaux pour honorer cette Alliance, ainsi que les nombreux récits de batailles où Yahweh dirige la destruction des peuples voisins, sans pour autant sous-entendre que d’autres dieux n’existent pas, bien au contraire, ils sont les fondements de cette Alliance.

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